Une virée en moto dans les contrées colombiennes pour rendre visite aux artisanes

Quand le responsable de la coopérative d’artisans
d’ANDES ANTIOQUIA t’emmène « dans la pampa colombienne »
en moto pour rendre visite aux artisanes tisserandes.

Ce jour-là, il fait super beau encore une fois et Carlos souhaite me faire connaître le process de fabrication des objets auprès des tisserandes et surtout il souhaitait que je vous retranscrive et vous fasse partager toute cette belle journée. Que vous sachiez que ce projet et ce travail ont permis et permettent encore aujourd’ hui à des villages et familles entières de « cafeteros » de pouvoir améliorer leurs conditions de vie
ECONOMIQUEMENT et SOCIALEMENT.

UN MODELE ENTREPRENEURARIAL ET SOCIAL INNOVANT ET EQUITABLE

Grâce à un mode de travail social, équitable et innovant, il collabore aujourd’ hui avec plus de 500 familles dans toute la zone et a permis l’amélioration des conditions de vie matérielles de centaines de familles. Une aventure qui dure depuis 17 belles années…

Originaire de la zone « eje cafetero »  qui compte 4 départements du centre du pays : Antioquia, Risaralda, Quindío et Caldas, il a vécu toute sa vie au contact de ces familles cultivant le café et autres  cultures agricoles locales. La récolte est saisonnière et se réalise durant les mois d’octobre à décembre puis une partie du mois de mai. Mais le reste du temps, les cultures de bananes, plantins ou autres végétaux ne permettent pas à ces familles de subvenir à leurs besoins. De plus, étant issues de zones rurales, elles ne trouvent pas du travail aussi facilement que dans les villes.

Il a donc souhaité aider ces familles afin de leur permettre d’acquérir un revenu complémentaire sans pour autant délaisser leur travail quotidien de la terre. Car bien sûr, le reste de l’année, les plantations ont besoin d’être entretenues par la main de l’homme pour pourvoir ensuite en récolter ses fruits.

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SON PROJET

Au lieu de faire migrer les personnes sur un lieu de travail fixe et leur compliquer la tâche avec les transports, l’organisation du foyer et du travail rural, il fait envoyer le travail au domicile de chacune des familles. Il arrive aussi que les personnes récupèrent les paquets avec le matériel et les instructions détaillées de leurs réalisations lorsqu’elles font leur visite hebdomadaire au village.

Ainsi, il répond aussi à notre valeur de marque qui est l’adaptation aux artisans et à leurs conditions et non le contraire.

Les artisans travaillent selon leur envie et sont rémunérés à la pièce. L’entraide se créée puisque les plus anciens ont appris à s’organiser et à former des groupes de travail. Ils enseignent ensuite à leurs enfants (gendres et belles-filles inclus), leurs petits-enfants, et « recrutent » les voisins et voisines qui, à leur tour, forment leur propre groupe de travail et impliquent la majorité des membres de leur communauté familiale.

Aujourd’hui, tout le hameau de « Buenos Aires » passe plus de la moitié de l’année à travailler sur diverses techniques et objets pour cette coopérative entrepreneuriale et sociale. Et quand vient la saison du café… ne soyez pas pressé de recevoir votre commande ! 😉

Un système intelligent pensé également dans son intérêt car il n’a pas eu besoin d’investir dans un lieu fixe pour accueillir les artisans, ni d’embaucher des personnes pour les former, préférant les laisser œuvrer en totale indépendance et privilégiant la confiance en tout un chacun.

Un système croissant qui privilégie une économie équitable et partagée, un modèle « boule de neige » bien ficelé qui a fait ses preuves puisque chaque année, de plus en plus d’artisans rejoignent son équipe avec l’envie de développer leur savoir-faire et diversifier leurs compétences, améliorer leurs conditions de vie et ainsi donner plus d’espoir à leurs enfants pour un meilleur avenir. Sans devoir délaisser leur maison et leurs terres ni leurs activités agricoles construites de génération en génération et ainsi éviter le phénomène d’exode rural.

LE CŒUR DE CETTE ORGANISATION

Concernant le cœur de l’organisation, une équipe fixe et salariée d’une dizaine de personnes s’occupe de la partie commerciale, la production et la qualité. La moitié est dédiée à réaliser les finitions des bijoux comme les nœuds de macramé, la pose des griffes, et enfin, à vérifier la qualité finale des bijoux.

SON HISTOIRE

Il y a une vingtaine d’années, Carlos décide de faire une immersion totale dans la communauté indigène des Kogi’s dans la Sierra Nevada, au nord du pays. Une communauté très indépendante et régie par ses propres lois, vivant en totale autarcie, et éloignée des terres et habitants colombiens qu’il appelle « les civilisés ». Il y apprend les secrets du tissage à leur contact…et bien d’autres valeurs concernant leur modes de vie.

Pendant quelques années, il tisse et vend lui-même ses productions à la capitale, en même temps qu’il réalise sa formation pour devenir chef cuistot.

Il y a 20 ans, il revient dans son hameau natal de « Buenos Aires » (canton de  Andes Antioquia ) et au contact de son entourage, il y  constate les dysfonctionnements sociaux de plus en plus importants, des pertes économiques dues au capitalisme, au modernisme et à l’avènement des grandes industries baissant toujours plus les prix d’achat, et surtout la saisonnalité du café qui ne permet pas d’octroyer un salaire pour subvenir aux besoins tout au long de l’année.

La suite, vous la connaissez. Et cela fait 17 belles années que la coopérative ne cesse d’accroître, devenu un modèle social et économique équitable et rentable et qui compte aujourd’hui des clients dans le monde entier.

Alors, qui a dit que le télétravail devait encore faire ses preuves ?
Nous en avons là un bel exemple de réussite sociale, économique, équitable et écologique.

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